- déconsidérer
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• 1790; de dé- et considérer♦ Priver (qqn) de la considération, de l'estime. ⇒ discréditer, perdre; fam. couler. Ce scandale l'a déconsidéré. — Pronom. Il se déconsidère par sa mauvaise conduite. — Il est complètement déconsidéré auprès de ses amis. ⇒fam. grillé.Synonymes :- discréditer- mésestimerContraires :- considérer- estimerdéconsidérerv.d1./d v. tr. Faire perdre la considération, l'estime dont jouissait (qqn). Cette affaire risque de le déconsidérer.d2./d v. Pron. Agir de telle façon qu'on perd la considération, l'estime dont on jouissait. Il se déconsidère par ses mauvaises fréquentations.⇒DÉCONSIDÉRER, verbe trans.A.— Emploi trans.1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Faire perdre à quelqu'un la considération, l'estime qu'on a de lui. Déconsidérer qqn par la médisance :• 1. Il leur arrivait de faire des réflexions désobligeantes : « Alors? Ta maman trotte toujours? » Leur malveillance les déconsidérait sans atteindre maman.BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 19.— Absolument :• 2. Parmi les hommes de ce caractère, il y en a quelques-uns que leur vulgarité finit par déconsidérer : ceux-là s'en tiennent au répertoire des farces connues.SOULIÉ, Les Mémoires du diable, t. 2, 1837, p. 39.2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Contribuer à la dévalorisation d'une chose. Ce qui achève de déconsidérer leurs doctrines littéraires, c'est qu'ils sont enchaînés par le caissier du journal (STENDHAL, Racine et Shakspeare, 1825, p. 135).B.— Emploi pronom.1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Perdre la considération d'autrui. Se déconsidérer aux yeux de qqn :• 3. Mais le journaliste qui, suivant la loi au pied de la lettre (...), abuserait des « mises au point » ou qui rectifierait de sa propre volonté les nouvelles erronées qu'il publie parfois, se déconsidérerait aux yeux du public.COSTON, L'A. B. C. du journ., 1952, p. 136.2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Perdre de sa valeur. Tout se déconsidère et rien ne se reprend (PÉGUY, Ève, 1913, p. 804).Prononc. et Orth. :[
], (je) déconsidère [
]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1790 (C. DESMOULINS, Les Révolutions de France et de Brabant, n° 48, t. 3, p. 410 ds BRUNOT t. 9, p. 806). Dér. de considérer; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :74.
déconsidérer [dekɔ̃sideʀe] v. tr.ÉTYM. 1790, → cit.; de 1. dé-, et considérer.❖♦ Priver (qqn, qqch.) de la considération. ⇒ Couler (fam.), discréditer, nuire (à la réputation), perdre (de réputation). || Déconsidérer qqn par la médisance, la calomnie. || Ce scandale l'a déconsidéré. || Il est complètement déconsidéré auprès de ses amis. — (Compl. n. de chose). || Déconsidérer un journal.0 Le mot de « considération » semble n'avoir point de place (dans le langage politique révolutionnaire) […] En revanche « déconsidérer » est commun.(En note.) « Déconsidérer » l'Assemblée Nationale (C. Desmoulins, les Révolutions de France et de Brabant, no 48, 1790 […]).F. Brunot, Hist. de la langue franç., IX, II, p. 806.——————se déconsidérer v. pron.♦ Agir de manière telle que l'on se prive de la considération des autres. || Il se déconsidère par sa conduite. — (Choses). || Journal qui se déconsidère par son manque de sérieux. ⇒ Discréditer (se).——————déconsidéré, ée p. p. adj.♦ || Personne déconsidérée. ⇒ Méprisé. || Journal déconsidéré, entreprise déconsidérée. ⇒ Discrédité.❖CONTR. Considérer, élever (au pinacle), estimer, vanter.DÉR. Déconsidération.
Encyclopédie Universelle. 2012.